jeudi 1 mai 2008

article AFP

Travail social: Bertrand intervient pour la gratification de stage des étudiants

PARIS (AFP) — Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a demandé au président de l'Assemblée des départements de France (ADF) de "sensibiliser les présidents de conseils généraux" à la gratification des stages des étudiants en travail social qui ont manifesté mercredi dans plusieurs villes.

Depuis un décret du 31 janvier 2008, une gratification de 398 euros mensuels doit en effet être versée par les employeurs aux stagiaires qu'ils accueillent à temps plein pour une durée de plus de trois mois (hors fonction publique) mais nombre de petites associations n'ont souvent pas les moyens de verser cette somme et ont "gelé" des stages promis à ces étudiants.

Dans une lettre au président de l'Assemblée des départements de France (ADF) datée de mardi et transmise à l'AFP, M. Bertrand reconnaît que l'application de la gratification obligatoire met "une dépense nouvelle à la charge des établissements et services d'accueil".

Il concède également que le déroulement des stages n'est "pas garanti sur l'ensemble du territoire" pour des raisons financières, même si "certains conseils généraux" ont pris les dispositions nécessaires.

Par ailleurs, une circulaire de la Direction Générale de l'Action sociale (DGAS, sous tutelle du ministère du Travail) du 21 avril confirme que l'Etat et l'assurance maladie prendront en charge les dépenses correspondantes pour les établissements et services qu'ils financent.

"Le problème devient crucial, car c'est maintenant que nombre d'entre nous devons trouver nos stages pour valider nos formations. Nous attendons que Xavier Bertrand bouge", a déclaré Charlotte Bottin, la porte-parole des étudiants angevins.

Mercredi à Paris, environ 350 étudiants, selon la police, ont manifesté sous la banderole "l'Etat nous fait marcher, alors les travailleurs sociaux se mettent en marche".

Entre 300 et 400 manifestants ont défilé à Lyon, 250 à Nantes, une centaine à Marseille, Rennes et Angers.

Ils demandent des "garanties" sur le financement de leurs stages par l'Etat ou les collectivités locales et une gratification dans le secteur public.

En tête de la manifestation parisienne et en queue de cortège à Lyon, des étudiants portaient un cercueil censé symboliser "l'enterrement du social par le gouvernement".

Une marche de 15 jours et 334 km, partie de Lille et arrivée mercredi à Paris, a mobilisé jusqu'à 50 étudiants.

La lettre de Xavier Bertrand, "c'est simplement des bonnes intentions, sauf que nous, on attend nos stages", s'inquiète Salomon Bissiau, "marcheur" en 2e année d'éducateur-spécialisé à Lille, qui attend depuis deux mois que démarre son stage de fin d'étude de dix mois.

Une manifestation nationale est prévue le 13 mai à Paris.

Article Ouest France St Brieuc 30 avril

19:28 - mercredi 30 avril 2008

Vêtus de noir et portant un cercueil, les étudiants du secteur social craignent pour leur avenir.

Une centaine d’étudiants du secteur social et médico-social ont manifesté ce mercredi après-midi dans les rues de Saint-Brieuc. Ils protestent contre le décret sur la gratification des stages. En effet, si ce dernier vise à lutter contre la précarité des étudiants des filières classiques, il pénalise fortement les futurs éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou autres éducateurs jeunes enfants.

En obligeant la gratification des stages, par les structures privées uniquement, il a fermé la porte de celles-ci aux étudiants. 50% d'entre-eux sont en attente d'un stage à ce jour dans les centres de formation de Saint-Brieuc et Bruz "cela met nos diplômes en péril », déplore Sabrina Pirot. Or sans diplôme, pas de travail. Le décret qui lutte contre la précarité est donc, par ricochet, en train d’en créer.

Les étudiants du secteur social demandent donc la suspension temporaire du décret, « tant que les structures privées subventionnées par les conseil généraux n’obtiendront pas une enveloppe budgétaire pour financer les stages. » Solution vers laquelle on ne semble pas se diriger dans le département.